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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 08:07
 Comment passer de quelques constats concernant la situation en France à la définition d'une orientation pour finalement choisir des cibles précises à ses actions. Tout part de la déchristianisation qui entraîne le déclin des institutions. Les orientations retenues n'ont pour ambition que de freiner ou enrayer la décadence. Mais aucune mesure, aucune action, aucune politique ne parait suffisante sans la volonté d'une rechristiansiation.


LES FONDEMENTS DE NOTRE ACTION

Lorsqu'on ne sait  plus très bien par quel bout prendre un problème, il faut  revenir aux constats de base.


 
CINQ FONDEMENTS AUX ETUDES ET AUX ACTIONS DE L'ICRES

La déchristianisation est le fait central, qui lui-même a une cause principale :
 
  • I - La déchristianisation de la société repose sur la croyance naïve que la science, la technique et l'économie suffisent au bonheur de l'homme  qui tirerait tout de son propre fonds et donc, ne devrait rien à Dieu.
  • II - Les pratiques managériales se préoccupent d'efficacité et se veulent des techniques efficaces. En tant que technique efficace, le management estime avoir trouvé mieux que la morale et pouvoir échapper à son appréciation
  • III - Le management moderne entraîne  la guerre économique, guerre désormais mondiale, dont la première règle consiste à éliminer le concurrent. Cette guerre engendre la misère morale et des dommages sociaux considérables.
La séparation d'avec la foi catholique commence par le dénigrement de la morale et continue par  l'élimination de la politique.
  • IV - Le développement économique supplante la politique et fait perdre leur souveraineté aux Etats. L'espace public est désormais dominé par les débats sociaux consacrés aux problèmes de l'emploi, du pouvoir d'achat, du transfert de revenus : allocations de chômage, sécurité sociale, retraites, etc. La gestion sociale  élimine la politique.

Un malaise social se manifeste sur la famille et sur le plan personnel. Les individus désemparés développent toutes sortes de troubles et de maladies.
  • V - La concurrence mondiale est telle que  seule la loi de survie paraît légitime dans l'entreprise. D'où l'instabilité des structures et des statuts, les contrats de travail sans éléments constitutifs, les postes mal définis, les restructurations permanentes, l'expatriation de personnels  de plus en plus fréquente, et les rationalisations dépersonnalisantes.
Au point que les familles en pâtissent  et que le stress au travail est devenu une cause majeure des arrêts de travail correspondant maintenant à un des plus gros postes de dépenses de la sécurité sociale.  (45 milliards d'euros pour le stress. )

Que faire? Dans quelle direction devons nous aller ?


NOS CINQ PROPOSITIONS

  • I - Que l'Etat reprenne sa souveraineté et son rôle  qui est d'assurer  et de développer le bien commun de la nation.

    II - Que l'économie qui est en France, aujourd'hui cosmopolite, redevienne l'économie française , travaillant pour la nation.
Tant que la dimension politique n'est pas rétablie, aucune institution ne pourra subsister. Aucune institution, si ce n'est l'Etat, ne parviendra à discipliner l'économie. Il faut ensuite que l'Etat se désengage de la gestion sociale pour réellement faire de la politique.
  • III - Que des institutions paritaires, représentatives du monde du travail et dotées du statut de droit public, édictent les règles de gestions sociales  favorables à la famille et à la propriété privée.
  • IV- Que les exigences du travail ne dérogent pas aux besoins de stabilité de la vie familiale.
  • V- Que les règles et les pratiques du travail ne soient plus en contradiction avec les preceptes moraux et religieux, mais respectent les principes de la doctrine sociale de l'Eglise.
Maintenant que nous avons choisi où aller, par où commencer? En premier lieu, nous pouvons contrer les théories les plus répandues  qui cumulent la haine de la famille et des institutions.


NOS TROIS AXES D'ACTIONS

-Agir pour s'opposer et faire interdire les théories issues de sectes et largement répandues dans les entreprises . Ces théories contribuent à l'agnosticisme moral et à la déchristianisation. Agir sur internet, auprès des journaux, du corps médical et dans les entreprises pour faire connaître ses expériences désastreuses.

-Soyons également présents sur la plan politique pour aider l'Etat à retrouver son rôle fondamental.

- Dans ses effets les plus immédiats et les plus concrets, le management moderne dégrade la santé des dirigeants, des cadres, des employés et ouvriers. Disons-le,  montrons-le et faisons comprendre pourquoi.

Voilà  pour le court et moyen terme. Mais rien ne remplacera jamais le rétablissement de la base de la civilisation, à savoir l'alliance  de l'Etat chrétien à l'Eglise,  disposée à oeuvrer de nouveau pour la christianisation des hommes et des institutions afin d'instaurer le règne du Christ -Roi. Pour que notre époque comprenne de quoi il s'agit, il importe  de revenir à la véritable théologie morale, à la doctrine sociale de l'Eglise expliquant  pourquoi  et comment l'homme sur cette terre doit préparer son ciel.



 




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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 19:43

Le site internet de l’ICRES fête son premier anniversaire. A cette occasion, Notre ami Fulcran mène un entretien avec un des principaux contributeurs du site, Hugo Clémenti, pour revenir sur cette première année et évoquer l’avenir.

 

Anniversaire.jpgFulcran de Berges : Hugo, le site ICRES a déjà un an. Quel est votre sentiment sur cette première année d’existence sur internet ?

 

Hugo Clémenti : Je peux dire, au nom de l’ensemble de l’équipe ICRES, que nous sommes heureux de cette première année. Dans certains domaines, nous avons pris quelque retard, mais ce n’est que partie remise. Dans d’autres les résultats sont bons. Nous tenons aussi à remercier tous les lecteurs de notre site, lecteurs de plus en plus nombreux.

 

FdB : Vous nous mettez l’eau à la bouche. Quels sont les chiffres de fréquentation de ce site ?
H.C. Nous ne sommes pas des inconditionnels des chiffres, mais nous essayons de voir ce qu'on peut en dire. Pour cette première année, nous totalisons plus de 23 000 visiteurs et 83 500 pages vues. C’est modeste, mais suffisant pour espérer nous développer. Au regard des sujets que nous abordons, c’est encourageant. Nous avons surtout noté une progression marquée de la fréquentation depuis septembre. Nous sommes passés en quelques semaines de 100 visiteurs quotidiens à un rythme qui dépasse parfois les 200 par jour. Nous nous attendons pour cette deuxième année à une progression normale de 30 à 40 %. Les dossiers que nous allons sortir prochainement ne devraient pas démentir cet espoir. A nos yeux, ces chiffres restent modestes, trop modestes à notre goût. Ne nous y trompons pas : nous restons comme une goutte d’eau dans l’immense océan Internet. Mais nous avons confiance.

 

FdB : Quels sont les dossiers les plus lus ?
H.C. : Ce sont les articles  concernant les styles de management, les études sur  Rogers, Maslow et Porter, Blake, Tannenbaum et bien sûr tout ce qui concerne l’Analyse Transactionnelle dont le succès ne se dément pas. Je pense que ce succès (très relatif, ne l’oublions pas) vient de ce que tout sur le site Icres est d’accès libre et gratuit. On peut télécharger ce que l’on veut et faire circuler. Nous ne posons aucune condition. La gratuité s’avère être le secret du développement, un formidable avantage. Il contraste avec beaucoup d’autres sites qui mettent l’eau à la bouche par un début d’article et qui demandent deux ou trois € pour pouvoir lire la suite. Notre politique, c’est la diffusion : nous diffusons. Bien sûr, il y a aussi quelques grincements de dents. Certains éditeurs s’interrogent sur la portée de nos critiques… Tout cela est bien normal.

 

FdB : Quelles sont les conséquences de la présence de l’ICRES sur internet ?

 

H.C. : C’est un outil de communication très puissant. Les conférences que nous faisons par ailleurs nous le prouvent : le site Icres est de plus en plus connu et consulté. Il permet à de nombreuses personnes, (en général du monde du travail, mais pas uniquement) d’entrer en contact avec nous pour nous faire part de leurs inquiétudes, pour nous laisser des témoignages. Un public se forme. D’une manière générale, les expériences qui nous sont rapportées confirment nos analyses : les manipulations psychologiques les plus éculées, sous couvert de ‘science’ et de ‘nouvelles découvertes’ sont monnaie courante dans les psychothérapies, mais aussi dans les formations à la communication et au management. Lentement, les entreprises commencent à se rendre compte qu’elles servent à financer des théories qui parasitent leur organisation. La difficulté vient de ce que certains membres des équipes de réflexion managériale sont devenus des adeptes de ces théories débilitantes.

 

FdB : Comment cela a-t-il été possible ?
H.C. : Parce que, intellectuellement, universitairement parlant, il n’y a pas d’alternative : on ne fait appel, dans le management qu'aux mondialistes américains.  Mais nous avons obtenu récemment, et grâce à notre site, quelques contacts prometteurs. La situation actuelle peut évoluer. C’est un travail de longue haleine.

 

FdB : Quelles sont vos perspectives d'avenir ? Quelles sont les prochaines étapes dans le travail de l’ICRES ?
H.C.: Nous allons poursuivre le travail entrepris.

  • Sur l’Analyse Transactionnelle. Il est possible que nous ouvrions un autre site sur ce qu’il faut bien appeler ce ‘problème’. A ce sujet nous devons clairement intensifier notre action auprès des entreprises.
  • Nous nous consacrerons à l’étude du mouvement humaniste américain, à ses accointances avec le New Age. Nous sommes en relation avec certaines personnes outre atlantique qui partagent notre façon de voir les choses. Je peux vous dire qu’elles sont encore plus actives que nous.
  • Nous voudrions nous attaquer en 2008 à un gros morceau : la PNL. Vous avez peut-être remarqué qu’il y a sur le menu de notre site un emplacement réservé à cette « méthode ». Pour l’instant, nous n’avons encore rien mis en ligne. Les statistiques de fréquentations montrent qu’il y a une réelle demande de clarification sur la vraie nature de la PNL. Aussi avons-nous décidé de mettre les bouchées doubles pour présenter notre analyse déjà commencée, et publier un premier travail en 2008. Là encore, il y a beaucoup à dire sur ce phénomène inquiétant qui s’infiltre toujours plus dans les entreprises. C’est une question de temps.
  • Nous voulons aussi préparer un dossier sur les catholiques sociaux, notamment sur Léon Harmel.
  • 2008 coorespond au cinquantenaire du décès du Pape Pie XII. Nous voudrions ou bien créer un autre site qui lui sera consacré, (ce qui ferait trois sites dépendant de l’Icres) ou bien nous nous contenterons de lui réserver plusieurs dossiers sur le site actuel.
  • Enfin, nous prévoyons deux à trois conférences par mois, de par toute la France, en lien avec nos amis de Civitas. Nous collaborons également à leur revue à raison d’un ou deux articles par mois.

Tous ces axes de travail concourent à démontrer l’existence d’une pensée catholique en sociologie, ce qui, pour certains, semble impossible. Car, dit-on, il ne faut pas ‘mélanger’ la science et la religion. Nous ne ‘mélangeons’ pas, nous distinguons pour hiérarchiser. Nous posons la question : pourquoi la déchristianisation? Nous partons des situations, nous remontons aux causes . Elles sont clairement indiquées dans les auteurs que nous étudions.
Vous voyez que le site Icres n’absorbe pas toute notre activité. Les projets sont peut-être un peu trop nombreux, mais nous allons faire tranquillement les choses dans l’ordre qui nous paraîtra le plus utile. Nos lecteurs nous dirons ce qui les intéresse le plus.

 

FdB : Je reviens sur le début de votre réponse. Vous évoquez rapidement l’Analyse Transactionnelle qui est un de vos axes forts de travail. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?
H.C. : Tout ce que je peux vous dire pour l’instant c’est que notre objectif de faire interdire la pratique de l’Analyse Transactionnelle en France reste plus que jamais d’actualité et que nous allons maintenir, voire amplifier l’action dans ce sens. Il semble que nous progressons. Rappelons tout de même que nous ne sommes pas les seuls à aller dans ce sens. La plupart des sites internet 'antisectes' y collaborent. Que le site de l’Ifat suprime cette année, en 2007, certaines références à Jacqui Schiff (mais pas toutes) et aux méthodes de ‘reparentage’ est bon signe. Encore en 2006, on pouvait lire sur leur site : "L'école du reparentage « Cathexis Institute » met l'accent sur le traitement et la réparation de l'Etat du moi Parent du client, sur ce qui s'y trouve de toxique, d'inadéquat, et sur ce qui lui manque (ces techniques de travail ont été élaborées dans un but de traitement de jeunes schizophrènes). Pour cette Ecole c'est dans l'Etat du moi Enfant que se situe la souffrance et dans l'Etat du moi Parent que se situe le problème."
Qu’ils aient supprimé la référence prouve que le problème est dans l’AT et non dans le « Parent ». Grâce au travail des uns et des autres, nous avançons. Nous voyons, dans le gommage de ces références, le prélude à l’effondrement.

 

FdB : Pour le coup, n’êtes vous pas trop optimistes ?
H.C. : Non, je ne le crois pas, car ils sont tentés par l’abandon d’un concept central. C'est une question de temps. Le mur de Berlin s’est écroulé peu après l’abandon du concept de la« dictature du prolétariat ». Mais rassurez-vous, nous n’avons pas l’intention de nous arrêter là, nous n'en sommes qu'au début.
Quand nous parlons de l'Ifat, nous ne parlons que de ce qui se passe en France. L'AT est présente dans de nombreux pays. Nous allons diffuser toujours plus ; diffuser de manière ciblée. Ils finiront par abandonner le PAE et ce sera gagné. Nous n’oublions pas que de nombreux formateurs ou conseils en entreprise vivent actuellement de cet outil. Ils s’inquiètent, à juste titre, des difficultés d’obtenir des contrats ou des plaintes émanant de stagiaires. A tous nous rappelons que l’Icres n’a rien contre eux. Il est légitime qu’ils veuillent gagner leur vie. Mais nous leur conseillons de changer d’outil de travail. Les produits ne manquent pas. C’est leur intérêt. Ils s’en trouveront mieux, les entreprises aussi. A condition, évidemment, de ne pas prendre les produits issus de l’AT, tels que les méthodes de Taïbi Kahler, ou encore la PNL (qui, elle, n’est pas « issue » de l’AT, mais présente d’autres inconvénients.)

 

FdB : Cher Hugo, merci. Je vois que votre énergie est décuplée et ceci annonce une année 2008 pleine d’action.
H.C. : Merci à vous, Fulcran, qui malgré vos lourdes responsabilités professionnelles, trouvez encore le temps de collaborer avec nous. Que votre exemple inspire les bonnes volontés !

 
 

 

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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 22:38
L'Institut Chrétien de Recherches et d'Etudes sociales est une association de 1901 dont les statuts sont déposés à la préfecture de Beauvais. Elle a pour vocation "d'encourager une réforme intellectuelle et morale nécessaire et préalable à l'instauration du règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Pour cela l'institut développe loyalement une pensée réaliste et charitable, propre à l'évaluation des lois, des institutions ou des usages en cours. Elle promeut, par tous les moyens légaux appropriés, des études, enquêtes ou essais sur les tendances de la pensée contemporaine et de l'organisation sociale".  (Art. 1)
 Notre ambition est de mener une enquête sur la société toute entière, scrutant les causes de la déchristianisation. Certes, une de ces causes est bien la technocratie qui s'incarne prioritairement dans le "management", lequel sévit partout, y compris au ministère des armées comme à l'éducation nationale. Il est juste de commencer par le milieu où elle est le mieux définie, c'est à dire dans l'entreprise. Mais la portée les observations et les rélexions effectuées dans les entreprises depuis mainntenant plus de trente ans, ont une portée qui dépassent le monde du travail. Nous parlerons donc  de la société toute entière.

Nous nous adressons à plusieurs publics.


Le public d'entreprise

Tout d'abord, aux salariés des entreprises.  Dans l’analyse des courants de management,  nous voulons donner les éléments nécessaires à une meilleure évaluation des principes qui président aux divers styles d'organisations.

Les syndicalistes seront sans doute intéressés de savoir comment se fabrique un consensus dans l'entreprise et quels outils on emploie.

Les patrons de petites et moyennes entreprises trouveront aussi quelque intérêt à lire (s'ils en trouvent le temps !) comment s'exercent les pressions de la mondialisation, à quoi servent les procédures qualité,  où encore ce qu'il advient du secret professionnel.

Les cadres comprendront pourquoi le statut hiérarchique est de plus en plus ambigu.

Les formateurs et conseils d’entreprises aimeront examiner ici sous un jour critique les théories d’organisation présentées ailleurs comme des outils efficaces, puissants et merveilleux.


Les familles

De nos jours en sursis, la vie de famille devient problématique. Non seulement à cause des difficultés de  concilier  la vie de travail avec la vie de couple, mais également à cause d'un changement radical des mentalités où les normes se dissolvent. D'où vient la chute du nombre des mariages ? Comment expliquer ce changement de mentalité?
Les enfants sont souvent à l'image de notre monde turbulent.  Lorsqu'apparaissent des difficultés psychologiques, les parents se rapprochent parfois de thérapeutes. Mais attention ! Tous ne sont pas recommandables. Nous aurons les plus grandes réserves envers ceux qui se réclament de L'analyse transactionnelle ou qui la pratiquent sans le dire.  Nous invitons les lecteurs intéressés par le sujet à se reporter à nos articles Qu'ils sachent que notre but est de faire interdire cette théorie.


Les politiques

Le développement économique est aujourd'hui une force plus grande que la politique. Les Etats en sont réduits à composer avec des forces mondialistes au poids financier redoutable. L'économie qui est en France n'est plus française qu'à soixante pour cent. L'Etat n'a plus de monnaie, n'a plus de frontières, ne peut empêcher aucune prise de contrôle, n'a plus de souveraineté. Certains politiques ne sont pas d'accord avec cet état de fait. Ils trouveront dans nos articles sur la mondialisation un éclairage qui les aidera à s'opposer la sortie définitive  de notre  société  de l’orbite politique pour ne plus évoluer que dans la sphère économique. Le tandem production-consommation nous permet de manger. Pour autant, il ne peut, à lui seul, assurer les bases d’une civilisation acceptable.

Les médecins, les organismes de santé.

D'où viennent ces maux que l'on nomme le stress au travail, la démotivation, la dépersonnalisation, la dépression ? Les observations de notre équipe couvrent  plus de trente ans d'activité et nous permettent aujourd'hui de proposer plusieurs réponses. L’intérêt, c’est de pouvoir dépasser la description du mal-être au travail, c'est de discerner les causes sociales  lointaines, quoique certaines, des maladies qui vont bientôt correspondre au premier poste budgétaire de la sécurité sociale.


La religion, la morale.

Si l’amoralisme ambiant ne vous est pas indifférent, si le recul de la religion vous préoccupe, vous trouverez dans nos écrits plus qu’un intérêt. Vous aurez envie de nous connaître mieux et peut-être de vous joindre à nous.
ICRES

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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 14:44

Dans cette conversation libre, Hugo Clementi explique le pourquoi de la part accordée à l'étude des ccourants de management Pour autant, il se défend de vouloir se borner à l'entreprise.   

Conversation entre Céline Muhgot et Hugo Clementi.
Céline Muhgot : Les études de l’Icres tournent toujours autour de l’entreprise. Vous y parlez de morale et de déchristianisation. Expliquez-nous le lien que vous établissez entre l’entreprise et le recul de la chrétienté.

Hugo Clementi : Il n’est pas exact de dire que nous parlons toujours de l’entreprise. Notre sujet porte sur la société. Mais il est vrai de dire que nous étudions les causes ou le contexte de la déchristianisation. Or, les schémas organisationnels, la philosophie ambiante, ou si vous préférez l’idéologie dominante qui repoussent la religion sont élaborés avec le plus de netteté dans l’entreprise, dans le monde du travail. Il s’agit toujours, sous prétexte de science ou de technique, d’agir comme si ni morale ni religion n’existaient.

C.M. : Dans un Radio message de 1950, Pie XII, s’exprimait ainsi. " On parle de la politique et de l’économie, qui n’ont pas besoin de prendre conseil d’autres sciences, ni donc de l’éthique, mais guidées par leurs vraies lois sont par-là même bonnes et justes. C’est, comme on le voit, une manière subtile de soustraire les consciences à l’autorité des lois morales (…) L’autonomie théorique vis à vis de la morale devient en pratique une rébellion contre la morale ". C'est cette rébelion que vous étudiez?

H.C. : A bien des égards, Pie XII nous a fourni l'axe directeur de notre réflexion. Pour analyser les causes  des mutations sociales de notre monde,  en effet, en pleine rébellion, nous posons  plusieurs questions . D’où vient que la société veuille s’organiser sans Dieu ? D’où vient cet esprit de révolte ? Et d’abord quel est son centre, quel est son principal support ? 

C.M. : Et ce support est l'entreprise ?

H.C. : Notre thèse est la suivante :

Les idéologies révolutionnaires (libéralisme et socialisme) ont véritablement pris corps et se sont réalisées dans le monde du travail au point qu’on ne peut plus les penser en dehors du travail. Que serait le libéralisme sans la concurrence et sans le marché ? Que serait le socialisme sans les entreprises et sans les syndicats dits de gauche ? Ces idéologies matérialistes cherchent à expliquer l’homme et le monde par des causes matérielles. C’est pourquoi elles ont choisi le monde du travail comme objet premier de leur réflexion et de leur action.

C.M. : Mais en quoi la forme de l'entreprise influence-t-elle la société ?

H.C. : Prenons un exemple. La pensée tayloriste a découpé le travail de fabrication en unités minuscules. Les ouvriers devaient répéter à leur poste un seul geste : le geste utile. L'idée de départ était que la spécialisation des ouvriers sur un seul geste permettrait de gagner en productivité. Ce calcul était juste. On a donc opté pour la spécialisation.

Vous remarquerez aujourd'hui que cette spécialisation est exigée partout. Sur toute chose, l'homme moderne pose un regard technique, si bien que pour toute chose,seuls les spécialistes sont réputés compétents. Ce présupposé intéresse la société toute entière. Par exemple, les travailleurs sociaux sont estimés être plus compétents sur l'éducation des enfants que les parents eux-mêmes. Penser ainsi est très gros de conséquences pour la famille. Chacun le comprend.

Certes, il est manifestement vrai qu'un spécialiste, à condition que sa science soit juste, est plus compétent que les non-spécialistes dans son domaine technique. Mais il est manifestement faux de dire que la technique doit supplanter les rôles naturels.

La prépondérance de la relation technique sur la relation naturelle est une des caractéristiques de notre société moderne qui explique la déchristianisation, car la nature inclut la morale, alors que la technique l'ignore. Ce n'est qu'un exemple.

C.M. : Avez-vous d'autres exemples ?

H.C. : On pourrait aussi parler de l'organisation selon le mode projet. On la pratique non seulement dans l'entreprise, mais dans les administrations, en pédagogie, dans le "coatching " des chômeurs ou dans les partis politiques. Est-ce justifié ? C'est selon. Il faut noter que, le plus souvent, ce cadre organisationnel remplace la hiérarchie stable par des responsables provisoires. Le mode projet dénote une pensée constructiviste et volontariste qui se marie fort bien avec la technocratie, mais qui est nuisible lorsqu'il s'agit de respecter le réel. Lorsqu’un professeur demande à un élève de bâtir son projet pédagogique, on est certes en pleine utopie.

Mais ce qui nous intéresse d’abord ici, c’est de constater que le mode projet est exporté jusque dans les milieux où il ne sert à peu près à rien.

C.M. : Comment qualifiez-vous votre recherche? Etes-vous sociologues ou bien êtes vous moralistes ?

H.C. : Lorsque nous étudions les formes de l’organisation, nous faisons un travail qui peut s’apparenter à celui de sociologues.

C.M. : Votre présupposé catholique peut vous être opposé. L’a priori catholique peut être interprété comme un obstacle à l’objectivité.

H.C. : C’est une erreur et voici pourquoi. Harold Garfinkel faisait faire à ses étudiants des exercices " d’observation participante " Ils devaient prendre le rôle d’ethnographe dans leur propre famille, en essayant d’éliminer de leur comportement et de leur perception toute subjectivité. Il obtenait des comptes rendus du genre suivant :

" Un homme de petite taille entre dans la maison, m’embrasse et me demande : " comment vas-tu ? " Je lui réponds poliment. Il marche vers la cuisine, embrasse la plus jeune des deux femmes et dit bonjour à l’autre "

Selon Garfinkel, de telles descriptions procédaient de ce qu’il appelait une amnésie sociale, qui peut être considérée comme une maladie. Durant l’expérience, un tel comportement amnésique troublait les parents. Certains se fâchaient. Se mettre en état  d’amnésie sociale, pour simuler l’objectivité, fait perdre en réalité la substance de la relation qu'on se propose d'étudier. La recherche est privée de son objet d'étude.  En ce qui nous concerne, nous pensons que nous commettrions une erreur si nous faisions semblant d’être athés pour étudier le phénomène de la déchristianisation.

C.M. : Voilà pour le sociologue. Et pour le moraliste ?

H.C. : Nous ne prétendons pas être moralistes. Nous regardons la nature humaine et nous voyons que l’homme est la seule espèce sur terre à être guidée par la morale. La morale est ce que l’homme a en propre. Quand on pense l’homme en dehors de la morale, on tombe dans la subversion de l’ordre naturel.

C.M. : La subversion est donc partout ? 

H.C. : Nous ne disons pas "Tout est pourri ! ". La nature et la Povidence sont à l’œuvre et parfois l’emportent sur sa négation. Principalement la subversion sociale s’exprime dans l’idéologie libérale et dans l’idéologie socialiste elles mêmes imbues de technocratie et de prétentions scientifiques. Nous ne cessons de le montrer dans nos articles. Ces idéologies se sont installées dans les entreprises, dans les administrations, dans les syndicats, dans les organismes sociaux et dans les principaux rouages économiques à tel point que le monde du travail est devenu l’épicentre de la subversion. Nous ne prétendons pas que le travail soit mauvais en lui-même, ni qu’il soit à l’origine de la subversion de la société. Nous devons distinguer entre le travail et sa subversion, entre l’entreprise et la subversion de l’entreprise. Nous voulons montrer comment les révolutions (la libérale et la marxiste) ont pris le monde du travail comme point d’appui, comme premier terrain d’action et comme vecteur de diffusion.

C.M. : L’opposition catholicisme / idéologies est donc la clé de l’étude des bouleversements sociaux ?

H.C. : Disons que Libéralisme et socialisme sont antagonistes avec le catholicisme ; ils excluent de l’activité humaine le regard de la foi et la morale chrétienne. Si on oublie cette vérité première, on ne comprend pas pourquoi l’organisation du travail et de l’économie se fait dans un agnosticisme moral absolu. Pie XII, encore lui, dans une allocation du 16 juillet 1947, déclarait à propos de l’économie : " L’histoire est témoin de la profonde importance avec laquelle l’Eglise a toujours traité cette question. Non pas que l’Eglise ait un mandat direct pour régler la vie économique, mais l’ordre social et l’ordre économique ne peuvent être séparés de la morale, et c’est son privilège et son devoir que d’affirmer et de proclamer les principes invariables de la morale. "

C.M. : Concrètement, comment la subversion s’exerce-t-elle sur le plan social ?

H.C. : La déchristianisation s’est obtenue par la destruction ou la corruption des institutions sociales propres à l’époque de ce que les historiens appellent parfois la chrétienté. Qu’il s’agisse des corporations, mais aussi les institutions naturelles : (familles, propriété privée, Etat). Le peuple, qui ne s’est jamais laissé convaincre tant que la foi pouvait être transmise, a déserté le catholicisme lorsque la forme du travail est arrivée à dérégler la vie sociale au point d’interrompre la possibilité matérielle de transmettre la foi. Autrement dit, les idées libérales ou socialistes ne peuvent venir à bout de la foi que si le catholicisme ne peut plus se transmettre normalement par la famille.

Travail et entreprise, qui doivent répondre à leur vocation sociale, sont devenus le foyer de la subversion libéralo-marxiste. Voilà l’objet d’une partie de notre travail.

C.M. : En conclusion, une fois qu’on sait cela, qu’en fait-on ?

H.C. : Une fois qu’on sait cela, on le diffuse. Il n’est pas indifférent de savoir par quoi meurt une civilisation. Pour éviter la mort, il faut, à tout le moins, tenter d’exercer une critique honnête et complète sur les points qui ne vont pas.

 

 

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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 13:54

  La question de la nature huamaine est importante. Sans nature, point de morale.  Sans morale, point de bien ni de mal. S'il n'y a ni bien ni mal, la question du salut disparait. Aucune religion n'est plus possible. Notre but est de ramener dans la société et premièrement dans le travail, la notion morale de bien et de mal.

LA NOTION DE NATURE

S'interroger sur la conception chrétienne du travail, rejoint nécessairement la question de la conception chrétienne de l'homme, la conception de la nature humaine.

Aucune doctrine chrétienne ne saurait voir le jour, si l'on n'admet pas préalablement la réalité de la nature humaine. Quelle est donc cette nature ? Mais d'abord, qu'appelle-t-on une nature ?

La nature c'est l'essence, c'est ce par quoi on est ce qu'on est. Pour l'homme, le concept de nature désignera ce qui est commun à tous les hommes, ce qui fait qu'ils sont "hommes" et non "choses" ou "animaux".

Chaque être créé a en soi-même un principe qui lui permet de rester ce qu'il est (i.e. l'homme reste homme à tous les âges de sa vie) et qui explique son changement, son développement, et son comportement : i.e. l'enfant ne pense ni n'agit comme l'adulte, ni l'adulte comme le vieillard ; pour autant tous ces comportements sont humains. Toute nature est portée à se comporter conformément à ce qu'elle est.

Les évolutions que les êtres vivants subissent durant leur vie ne les font point changer de nature car celle-ci n'existe "et n'agit qu'orientée du dedans vers sa fin, qui est d'abord son propre accomplissement à travers lequel elle concourt à l'accomplissement de l'univers, à la fois en concurrence et en convergence avec les autres natures." La nature est en chaque être le principe intérieur de ce qu'il est et de son accomplissement, (i.e. e vers quoi il tend, vers sa fin.)

Tous les êtres créés tirent leur nature de l'action de Dieu. La création entière est faite par Dieu et pour Dieu. L'Eglise ne considère la nature créée qu'en tant que créature et renvoyant à Dieu. La nature humaine, chef d'?uvre de la création, n'a pas sa finalité ultime ici bas, mais dans l'au-delà, dans une union éternelle avec Dieu. Non pas que cette finalité surnaturelle soit, dès l'origine inscrite dans la nature. Notre finalité surnaturelle n'est pas due à la nature, elle est un don divin et gratuit, elle nous est donnée par grâce et nous en sommes instruit par la Révélation.

La nature animale

Si nous comparons l'homme aux animaux, nous voyons que leur nature est caractérisée par le fait qu'ils sont conduits par l'instinct. Sans rien avoir appris, l'animal reconnaît la nourriture qui lui convient. Il adopte naturellement les comportements propres à son espèce lors de la reproduction, dans les jeux ou dans les combats. Sans entraînement ni dressage, un chien sait tuer un serpent avec une sûreté et une rapidité de réaction qui nous surprend.

Certains comportements peuvent même être très élaborés. (Par exemple, tisser une toile d'araignée n'a rien de facile.) Toutefois, ils restent instinctifs : ils apparaissent chez l'animal sans aucun apprentissage et surtout l'animal semble être déterminé par son comportement : il ne peut ni le modifier ni en sortir.

Nous voyons que par ses comportements instinctifs, l'animal est infailliblement guidé vers sa finalité : la conservation de soi et la survie de l'espèce. 

Nature animale et nature humaine

A comparer l'homme à l'animal, il est difficile de nier l'existence d'une nature propre aux espèces. L'homme est un être raisonnable. "Tout d'abord, son inclination la plus spécifique sera de vivre selon la raison. Et puis toutes les inclinations de son être, même celles qui lui sont communes avec les autres êtres de la nature sont connues ou connaissables par la raison comme l'expression d'une loi qui, finalement, est divine, éternelle. Une inclination naturelle connue par la raison n'est plus déterminante. Elle donne lieu à un choix. Elle doit être assumée librement. Elle peut être méconnue, refusée, déviée. Mais ce qui n'est plus nécessité déterminante et aveugle devient obligation. Le bien se présente comme à faire. Il n'apparaît plus comme seulement comblant et heureux pour le sujet mais comme ayant droit sur lui, comme moral." En tant qu'être raisonnable, capable de connaissance, l'homme est guidé par sa conscience. L'obligation, le devoir est ce qui, chez l'homme, tient lieu de guide vers le bien. Le propre de la nature humaine est donc d'avoir accès à un plan moral, par lequel il lui est possible de discerner le bien et le mal. Le décalogue (i.e. les dix commandements ou la loi naturelle) à été mis par Dieu dans le c?ur de l'homme. Mais cette loi intérieure est obscurcie par le péché originel, ce qui explique la nécessité de l'éducation, de la pénitence et de la mortification.

L'homme ne peut arriver seul à sa perfection. Ne serait ce que pour l'apprentissage du langage. Il a nécessairement recours à la société afin de se développer et d'accomplir sa destinée.

De cette conception de la nature humaine, nous retiendrons les points suivants :

  • - L'homme est un être raisonnable.
  • - L'homme pose des actes libres dont il est responsable. Il est un sujet et non un objet.
  • - L'homme n'est pas irrévocablement guidé par son instinct, comme l'animal, mais il peut, par l'étude, acquérir des connaissances.
  • - Il ne suffit pas de dire que l'homme est un être raisonnable, doté d'intelligence et de volonté, capable de poser des actes responsables. Encore faut-il ajouter que la loi morale doit guider l'homme et doit fonder ses actes. L'homme présente souvent une conscience obscurcie par défaut d'éducation ou par défaut de mortification (du corps ou de l'esprit) le but de la mortification est de rétablir l'ordre voulu par Dieu.
  • - Enfin, l'homme est un être social qui ne peut arriver à ses fins temporelles matérielles et spirituelles sans une famille, sans la société civile. L'homme ne peut pas se concevoir sans enracinement social. Sur le plan surnaturel il ne peut non plus arriver et à ses fins sans le secours de l'Eglise.
Doctrine sociale de l'Eglise

Nous proposons de recourir à un texte, particulièrement dense, mais aussi parfaitement clair de Mgr A. Dell Acqua intitulé : Nature et sens de la morale professionnelle. Nous y trouvons l'essentiel des notions qui caractérisent le travail chrétien.

Pour définir une profession, Mgr Dell Acqua écrit :

"L'analyse du concept de la profession montre que celle-ci est une activité personnelle, réalisée en vue de la communauté, avec une fin transcendante. Dans la profession, il y a un individu qui entreprend un travail durable duquel il tire sa subsistance. Le choix de ce travail est déterminé par la vocation, clé de la réussite future. Cette vocation, qui suppose une inclination naturelle pour un travail déterminé, exige, pour être véritable, des aptitudes nécessaires. Dans ces conditions, l'homme exercera son travail, tant dans son intérêt propre que dans l'intérêt de la communauté, avec bon esprit et compétence. Pour arriver à cette fin, l'individu agit avec rectitude, il ne se considère pas comme le terme exclusif de son travail et il est toujours disposé à ce qu'exige de lui le bien de la communauté. C'est là la note caractéristique de ce travail : il est essentiellement social, il s'exerce au bénéfice du prochain et de la société organisée, et, par lui, l'homme participe à la vie sociale. Ces éléments essentiels de la profession montrent qu'elle est une activité pratique et, par conséquent, réglementée par une loi morale, dans le cas présent, par les lois de la morale chrétienne."

Le lien primordial entre le travail et la loi morale est ainsi établi.

Lien entre le travail et la société

D'où vient la déchristianisation ambiante, l'apostasie (plus ou moins) silencieuse de l'époque actuelle ? Dans le monde du travail, nous constatons l'agnosticisme moral dont font preuve la plupart des théories de management. La morale s'y trouve évacuée au profit de la projection d'une vision "technique" d'organisation de la communauté humaine. Les approches techniques, technocrates, bureaucratiques mécanistes ou matérialistes du travail, de l'entreprise et de la société ne laissent aucune place à la réflexion morale, qui, nous l'avons vu, est le propre de l'homme.

La morale est nécessairement évacuée lorsque la conception de l'homme, présente dans les organisations, relève de théories de management ne prenant pas en compte la réalité de la nature humaine. Par exemple, en assignant à l'homme des tâches mécaniques et répétitives, le taylorisme déforme le travail humain en un travail de machine. L'homme devient machine. Son travail devient anonyme, automatique, impersonnel. Aucune morale ne peut se fonder sur une activité, certes encore humaine, mais qui s'analyse plus en termes mécaniques qu'en termes humains. Le jugement moral à porter est qu'on ne doit pas supprimer au travail son caractère humain.

L'homme moderne revendique une autonomie de la pensée technique ou techniciste. Il n'admet pas qu'on subordonne la pensée technique aux impératifs moraux. Il s'insurge et accuse ceux qui revendiquent les droits de la morale sur les activités techniques, d'être un frein au progrès. Selon lui, la morale est impuissante dans l'action, alors que la technique rend efficace l'action humaine.

L'homme moderne pense avoir trouvé mieux que la morale. Ce faisant, il voudrait faire fonctionner l'homme comme une mécanique, sur des modèles inventés par lui. Il nie la prépondérance de la nature humaine qu'il veut plier à ses vues. Or, le bien de l'homme n'est pas de se recréer suivant un modèle informatique ou autre, mais de suivre sa fin qui est comme pour toute nature de persévérer dans l'être.

L'homme ne peut pas percevoir sa fin transcendante et surnaturelle, si le sens moral est chez lui étouffé à force de vivre dans un milieu totalement étranger à la morale. La grâce de Dieu vient se greffer sur la nature humaine. Mais si la nature humaine est par trop déformée, par trop dénaturée par des activités et des modes d'organisations mécanistes (par essence sans âme : une machine n'a pas d'âme) la grâce n'est ni demandée, ni reconnue. L'irréligion est alors inévitable. C'est l'apostasie de notre monde moderne.

Notre intention est de montrer comment le management substitue au mode de penser moral un mode de penser technique. Le milieu de l'entreprise qui est pourtant un milieu humain, où les hommes agissent sur d'autres hommes et manipulent des moyens énormes, voudraient codifier la conduite humaine sur d'autres notions que celle du bien ou du mal.

Hugo Clementi

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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 14:41
 

Pourquoi l'Icres ? Quelles orientations? Quelles études ? Présentation du travail et de l’orientation de l’Icres



L'institut chrétien de recherches et d'études sociales (Icres) a pour but de collaborer à l’instauration du règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ. Notre réflexion sur le monde actuel part des interrogations suivantes : quelles sont les causes de la déchristianisation actuelle de notre société ? Comment en est-on venu à parler d’apostasie silencieuse ?

L’esprit technique

Notre monde, dominé par la science et par la technique porte à croire que l’agir humain doit être réglé sur la technique. C’est la prévalence de la science et de la technique qui nous a conduit à préférer l’étude de l’entreprise et de ses modèles organisationnels. Ils se retrouvent pour une bonne part dans la société qui, de l’éducation nationale à la sécurité sociale, des syndicats aux partis politiques, d’un même cœur, parle de projets, d’objectifs, de procédures, d’efficacité. La société entière se convertit au management. Etudier le monde du travail, c’est donc étudier la société. Nous examinons l’entreprise dans son environnement économique. Notre analyse s’effectue en référence avec la doctrine sociale de l’Eglise.

D'autres, avant nous, ont fait le même constat : la prioroté de l'économie sur la politique et sur la société toute entière vient de cet esprit technique, technocratique qui prône une révolution silencieuse non dans la rue, mais par le haut. 

 La direction et l’organisation des entreprises semblent n'être aujourd'hui  qu’une affaire technique, voire scientifique. S'il doit en être ainsi, que deviennent les préoccupations morales et religieuses dans la science et dans la technique ? Elles disparaissent. Elles sont de trop. Aux obligations morales, l’homme moderne, jaloux de son indépendance, attaché à l’autonomie de sa conscience, préfère la Science, la Technique ou l’Economie, qu’il écrit avec des majuscules. " La grande misère de l’ordre social, disait Pie XII, est qu’il n’est ni profondément chrétien, ni réellement humain, mais uniquement technique et économique et qu’il ne repose nullement sur ce qui devrait être sa base, et le fondement solide de son unité, c’est à dire le caractère commun d’hommes par la nature et de fils de Dieu par la grâce de l’adoption divine. "

En fait, ni le travail ni l’économie ne peuvent échapper aux obligations morales, dans la mesure où l’homme n’a pas seulement des besoins matériels à satisfaire. Il est en même temps sujet de devoirs et de droits : nécessité de tirer de son travail sa subsistance, mais devoir de faire vivre et d’élever sa famille. Devoir d’accomplir le travail auquel il s’engage, mais droit de recevoir une juste rémunération en retour etc. La question morale ne saurait être éludée : elle se présente comme un ordre à établir, à maintenir ou à perfectionner. C’est une question pratique qui se préoccupe du pourquoi. En revanche, la technique ou la science moderne se penchent sur le comment.

L’entreprise pense sa production sous forme de process qui cherchent à maîtriser l’enchaînement des tâches. Pour autant, les théories de management ne sont pas neutres vis à vis de l’homme comme peuvent l’être les sciences qui étudient les lois de l’optique ou de l’électricité. Les courants d’organisation des entreprises traduisent différentes conceptions de l’homme et de la société. Ils présupposent des "normes" comportementales qui correspondent bien aux impératifs de développement des entreprises tels qu’ils les conçoivent, mais ces impératifs coïncident-ils assurément avec les préceptes religieux et moraux enseignés par l’Eglise ? L’organisation des entreprises ne peut s’abstraire de la morale car l’entreprise est bien obligée tenir compte non seulement de ses engagements envers ses salariés et ses partenaires, mais aussi de ses obligations envers la société en inscrivant son activité dans le cadre du bien commun. Qu’en est-il dans les faits ?

Qu’il s’agisse du taylorisme, qui transforme le sujet humain en objet technique, ou du management moderne prônant un homme autonome, nous ne trouvons pas la doctrine de l’Eglise.

L’autonomie de l’homme

Dans l’entreprise, le désir d’autonomie de l’homme s’est traduit par le productivisme : l’homme prouvait ainsi qu’il tirait tout de son propre fonds. Cette fausse autonomie est la véritable pierre d’achoppement : l’homme dépend de Dieu. Le fait qu’il puisse se nourrir grâce aux dons que lui procure la création et grâce à la technique – qui vient de Dieu – ne l’exonère pas de ses devoirs envers le Créateur et ne change pas sa nature : l’homme ne peut aller vers son bien que s’il observe les règles morales. C’est pourquoi nous faisons notre le constat que dressait Pie XII : " La contrefaçon des desseins de Dieu s’est opérée à la racine même, en déformant la divine image de l’homme. A sa véritable figure de créature, ayant origine et destin en Dieu, a été substitué le faux portrait d’un homme autonome dans sa conscience, législateur incontrôlable de lui-même, irresponsable envers ses semblables et envers le groupe social, sans autre destin hors de la terre, sans autre loi que celle du fait accompli et de l’assouvissement indiscipliné de ses désirs. "

Le travail salarié implique une acceptation des buts de l’entreprise ainsi que des moyens mis en œuvre. L’organisation des entreprises propose à la conscience de chacun, des normes comportementales et sociales. De proche en proche se forgent des cadres de références, des hiérarchies de valeurs que les hommes intériorisent au cours d’une longue pratique. Un catholique ne peut se laisser modeler ainsi sans examen critique préalable. L’étude des courants d’organisation répond donc à un enjeu important. Le regard que nous portons est critique. Redisons ici, afin d’éviter de regrettables malentendus, que nous ne confondons pas le travail avec les théories sur le travail, ni les entreprises, qui font ce qu’elles peuvent, avec les théories d’organisation. Notre propos n’est pas de juger telle ou telle entreprise et encore moins les hommes d’entreprise. Nous voulons d’abord inventorier ce qui fait obstacle à la doctrine sociale de l’Eglise. Nous voulons d’abord expliquer pourquoi le monde du travail est totalement déchristianisé et moralement agnostique. L’explication se trouve dans le contenu des théories de management et bien sûr dans l’influence qu’elles exercent.

L’étude des écoles d’organisation

Le travail de l'ICRES, commencé dans le cadre de Civitas,  s’est d’abord concentré sur le taylorisme, apparu au début du XXème siècle et qui n’est pas mort aujourd’hui. Il s’agit de cette philosophie de l’organisation qui regarde toutes les activités de l’entreprise et de l’homme au travail comme un processus technique. Elle part d’une vision mécanique de la production, qui sépare l’organisation d’une part et l’exécution d’autre part, conception en amont et réalisation en aval. Le travail humain fait partie du processus. L’homme est inséré dans l’organisation comme un robot ou n’importe quel outil. Il dépend de la machine. Le taylorisme c’est le travail à la chaîne, la production en série, les concentrations capitalistiques, les masses ouvrières, le travail dépersonnalisé.

L’actualité de cette étude réside dans le fait que le taylorisme n’est pas mort. Quoiqu’on en pense, l’informatique ou les procédures qualités engendrent une dépersonnalisation du travail et rendent l’homme dépendant d’un système mécanique impersonnel. Certes, elles pourraient ne pas le faire, mais, par le statut qu’on leur accorde, elles le font. Le facteur humain est remplacé par le facteur technique. " Des conceptions d’inspiration nettement matérialiste détruisent consciemment la personnalité humaine et tendent à faire de l’individu un élément de masse, en utilisant pour atteindre leur but, sans considération d’aucune sorte, la situation technique, économique et sociale. "

La conception chrétienne du travail dit que l’homme est sujet de son travail, sujet de l’organisation et non " objet " qu’on organise, sujet de l’économie et non simplement facteur de consommation et de production.

En contrepoint du taylorisme vient le courant humaniste, inauguré dans le management par Elton Mayo. Cet australien découvre dans le monde du travail l’importance du facteur humain. Mais ses observations tendent à majorer l’importance des facteurs affectifs. C’est au niveau des sentiments qu’il porte son attention. Pour lui, les attributs essentiels de l’âme humaine ne sont ni l’intelligence, ni la volonté, mais plutôt des besoins. Besoin d’être reconnu, de jouer un rôle dans un groupe ; besoin de considération, d’être consulté sur les conditions de travail, (quelles que soient d’ailleurs les décisions prises après consultation).

Reste que F.W. Taylor et E. Mayo, en faisant apparaître une dimension technique et une dimension humaine dans l’organisation du travail, ont fourni aux réflexions sur le management une matrice utilisée encore de nos jours. S’y sont appliqués Blake et Mouton, Rensis Likert, Hersey et Blanchard. Les schémas qui en sont sortis pèchent tous par deux erreurs. La première, est de situer l’autorité dans la dimension technique, alors que l’autorité est une vertu morale dont le propre est de promouvoir et de défendre le Bien commun. La deuxième est de confondre la dimension humaine avec la sensibilité, les sentiments, la subjectivité. Tout se passe comme si l’intelligence n’était que technique. Au total, la morale n’est nulle part. Démonstration est faite, s’il en était besoin, qu’on ne peut bâtir de morale à partir d’erreurs en série sur la nature humaine.

L’homme n’est ni uniquement ni même principalement,
tel l’animal, un être de besoins.

Se développent dans la deuxième moitié du XXème siècle, des théories sur les besoins de l’homme au travail. Douglas Mc Gregor, Abraham Maslow, Frédérick Herzberg sont les auteurs les plus connus. Ils répondent à un besoin spécifique de l’après-guerre (1945). A l’époque de la guerre froide, le marxisme attaquait le monde libéral principalement par une critique des entreprises qu’il réputait être des lieux d’exploitation et d’aliénation. La réponse des Etats-Unis a été (et est encore) de présenter l’entreprise comme un lieu d’épanouissement, où l’homme peut satisfaire ses besoins fondamentaux. L’entreprise est décrite dans une perspective fonctionnaliste, c’est à dire qu’on assigne au management la tâche de trouver l’organisation qui satisfera le mieux les besoins des hommes. En outre, la satisfaction des besoins est un facteur de productivité. Tout est donc pour le mieux : tout le monde y gagne. De nos jours encore, il est difficile de se défaire de la séduction de ces théories. F. Herzberg, en particulier, emporte l’adhésion des tenants du management participatif. Il a laissé son empreinte par le développement des groupes autonomes ou semi-autonomes et par la notion d’enrichissement des tâches.

Si tout était faux dans ces théories, elles n’auraient jamais eu aucun succès. Il faut nous interroger sur la conception de l’homme qu’elles proposent. Pour elles, l’homme est un être de besoins. Soit, mais les plantes et les animaux ont également toutes sortes de besoins. Ces théories ne cernent pas l’essentiel. Le terme de "besoin" est par ailleurs beaucoup trop imprécis pour ne donner qu’une seule théorie claire et univoque. Les besoins sont au management ce que les droits de l’homme sont à la politique. La charge idéologique est importante. C’est ainsi que Mc Gregor et A. Maslow en arrivent a présenter les besoins fondamentaux dans une perspective évolutionniste progressiste, recoupant les âges de l’humanité. Bien sûr, l’âge le plus avancé correspond à l’individualisme américain. F. Herzberg est dans la même mouvance. Qu’on y regarde bien : les facteurs (ou besoins) sociaux recensés par Herzberg ne sont que des "facteurs d’hygiène", dont la puissance de satisfaction est relativement modeste. Au contraire, les facteurs valorisants (intérêt du travail en lui-même, responsabilité, progrès personnel, promotion) se trouvent sur un registre individualiste. Les théories des besoins révèlent une tragique méconnaissance du rôle social des hiérarchies, de la société et singulièrement une insouciance totale vis à vis du bien commun.

La faiblesse de ces théories est d’accorder aux besoins le statut d’éléments essentiels constitutifs de la nature humaine. C’est vouer l’homme à la recherche éperdue de soi, c’est l’approcher dangereusement de l’animal dominé par ses instincts, c’est refuser à l’intelligence et à la volonté leur place prépondérante, c’est détruire les bases de la loi naturelle, c’est brouiller les pistes et abîmer l’homme créé à l’image de Dieu.

Les stratégies d’entreprises et le management participatif.

On doit à Alfred Chandler la mise en évidence des stratégies d’entreprises. Cet historien s’est principalement attaché à étudier les structures et les stratégies d’entreprise en observant les grandes sociétés américaines entre 1850 et 1920. Sont mises en évidence, les correspondances entre le produit d’une entreprise, sa place sur le marché, son mode de diffusion, sa structure (centralisée ou décentralisée) et finalement sa politique de relations humaines, ses valeurs et ses croyances.

C’est dans la perspective de la stratégie d’entreprise que nous avons étudié le management participatif, objet de tant d’illusions et de tant d’équivoques. Nous avons rappelé ses origines douteuses Carl Rogers, Moreno, chantres de la dynamique de groupe. Certes le management participatif prône la décentralisation, la direction par objectif, la délégation, la responsabilisation des acteurs. Tout cela peut convenir à une conception chrétienne de l’homme qui semble enfin reconnu comme un être capable de poser des actes intelligents et responsables. Mais, dans le même temps, le management participatif exprime une défiance vis à vis de la hiérarchie, ce qui dénote toujours la même incompréhension de l’organisation sociale et de la nécessité de promouvoir le bien commun). Le mangement participatif favorise le travail d’équipe, mais combat en même temps la notion de communauté de travail en prônant le changement et l’instabilité. Sa conception de l’homme est celle d’un individu autonome, c’est à dire sans liens ni attaches sociales, d’un individu rationnel, qui travaille pour satisfaire ses besoins.

Une des formes les plus extrêmes et les plus instables du management participatif est illustrée par le Reengineering.

Cette forme d’organisation est motivée par l’observation (vraie) que les services et les fonctions d’un organigramme présentent une fâcheuse tendance à cloisonner, à saucissonner l’entreprise. Pour pallier l’inconvénient, le reengineering diminue ou supprime les fonctions classiques et organise le travail de l’entreprise selon des processus de base tels que le lancement de nouveaux produits, l’amélioration du cycle financier, la réponse aux besoins des clients, etc. C’est ce qu’on appelle travailler en "structures plates" ou encore en "structures transverses". Cette organisation cherche en fait à traiter techniquement le problème moral numéro un de toute collectivité, de toute communauté : comment décloisonner, c’est à dire comment travailler en évitant les comportements égoïstes individualistes, ou étroitement corporatistes. La réponse est aisée : en mettant en évidence le bien commun et en mobilisant la hiérarchie pour cela. Mais au lieu d’en revenir aux considérations morales de base, le management préfère une "technique d’organisation". Or la technique ne remplace jamais le sens moral.

Les théories de communication et de relations dans l’entreprise

Comme mentionné plus haut, les théories de management ne sont pas moralement ou humainement neutres. Elles se fondent sur une vision de l’homme et de la société souvent incompatible avec l’enseignement de l’Eglise. Cette impossibilité à rester dans la neutralité est prouvé par l’usage abondant de méthodes de communication telles que l’analyse transactionnelle (A.T) ou la Programmation Neuro-Linguisituqe (PNL).

Le premier outil de l’Analyse transactionnelle résulte de la présentation structurale du moi en trois parties : le Moi-Parent :siège de l’Appris, des comportements inculqués, des prescriptions morales ; le Moi-Adulte : siège de la pensée et du raisonnement ; le Moi-Enfant : siège du senti, des impulsions, de la vitalité.

Cette présentation (qu’on appelle le P.A.E.) suffit à montrer ce qui sépare l’analyse transactionnelle de la conception chrétienne de l’homme. En effet, pour un catholique, la morale naturelle, qui est écrite dans le cœur de l’homme, a une valeur transcendante, universelle. Elle ne résulte pas de l’éducation. Elle peut et elle doit s’appliquer sous tous les climats. L’éducation permet l’observance de préceptes. Elle ne les décide pas. La morale guide l’homme vers son bien véritable. Mais la morale ne se réduit pas à l’observation d’un code prédéterminé. L’intelligence intervient pour discerner ce qui est bien. Ce qu’il convient de faire dans une situation donnée apparaît dans la conscience par un jugement, sous la forme de l’obligation morale.

Dire que la morale est la résultante de l’appris, alors que l’intelligence se trouve dans l’instance "adulte", c’est donner à la morale un jour sans intelligence, bêtement conservateur, irrationnel. C’est présupposer que la morale n’a que le statut précaire de l’imitation, de l’habitude non remise en question, du psittacisme. Alors que pour un catholique, l’homme, par sa propre intelligence, est capable de découvrir, et à tout le moins capable de juger ce qui est bon. Certes, l’éducation joue un grand rôle, mais justement, cette éducation éveille l’intelligence en apprenant à faire le bien et à éviter le mal.

Dans la même perspective, nous étudions également la sœur jumelle de l’A.T. : la Programmation Neuro Linguistique

Le management à l’âge de la mondialisation
La stratégie actuelle des organisations mondiales préconise l’organisation en réseaux. Ce mode de fonctionnement implique une plus grande flexibilité et une nouvelle définition de la relation de travail. Cette organisation doit être évaluée non seulement sous l’aspect technique, mais également sous le triple aspect relationnel des hommes entre eux, des entreprises entre elles et de l’entreprise avec l’Etat et la société.

A très peu près, tout le monde s’accorde à voir dans l’évolution actuelle une diminution ou même une élimination des Etats-nations dans le domaine économique au profit des entreprises et de la loi du marché. Ce ne sont plus les Etats qui décident d’une politique économique, mais les entreprises qui régulent et dictent leurs conditions aux Etats. Elles en arrivent à influencer d’autres domaines connexes à l’économie tels que la culture, la démographie, l’université, etc. Il s’ensuit une confusion entre politique et économie. L’économie, par essence est de caractère privé (initiative de la production, caractère privé de la consommation), tandis que la politique, par essence, se préoccupe de ce qui est public. Pie XII, intervenant sur la question, enseignait : " toute l’activité politique et économique de l’Etat est ordonnée à la réalisation durable du bien commun, à savoir la réalisation des conditions extérieures nécessaires à l’ensemble des citoyens pour développer leurs qualités, leurs fonctions, leur vie matérielle intellectuelle et religieuse. "

La réflexion morale principale porte sur le problème suivant : la politique a pour finalité le bien commun. Les entreprises aux intérêts divergents, prises dans une concurrence très forte, ne peuvent se préoccuper du bien commun de la collectivité. Si le politique est soumis à l’économique, que devient le bien commun ?

Michel Tougne

 

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1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 16:05
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  • ICRES
  • La politique est refoulée par les mêmes causes qui ont éliminé la religion. Dès lors, que reste-il de la société ? La science ? Mais la science ne donne aucun sens aux actes humains. Il est urgent de retrouver la mémoire de ce que nous sommes
  • La politique est refoulée par les mêmes causes qui ont éliminé la religion. Dès lors, que reste-il de la société ? La science ? Mais la science ne donne aucun sens aux actes humains. Il est urgent de retrouver la mémoire de ce que nous sommes

Pie XII


La grande misère de l'ordre social est qu'il n'est ni profondément chrétien  ni réellement humain, mais uniquement technique et économique

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